martes, 17 de noviembre de 2015

NAJIB BENDAOUD, UN SCULPTEUR DE L'ESSENCE DE LA FEMME




L'ESSENCE DE LA FEMME,
SELON NAJIB BENDAOUD




 MON ANALYSE EN ESPAGNOL ET EN FRANÇAIS



PRÉFACE
EXPOSÉ FAIT À L'ENS DE MARTIL

Un certain regard poétique sur la Femme


L'être féminin est au centre de la poésie de Najib Bendaoud. Il est sa source d'inspiration. En poète inspiré, il décrit dans le recueil présent des sujets qui ont fait et font de la femme une divinité controversée étant donné les rôles inépuisables qu'elle joue aux yeux de l'homme ordinaire mais surtout des poètes. Le lecteur est ainsi invité à y re/découvrir, re/lire, re/vivre ces thèmes, comme la beauté incontestable des femmes, leur grâce, leur douceur, leur élégance, leur sensualité, leurs charmes, leur intimité. Mais aussi leur face obscure, incarnée dans leur fougue effrénée, leur désir ardent, leurs passions les plus folles, leurs échecs aussi les plus cuisants et leurs vengeances les plus cruelles.

Pour anticiper, voici quelques titres très représentatifs de ce que je viens d’exprimer:
/ Une joie imbécile, Une gare artistique, Silence bruyant, Un soir enivrant, Je suis une fausse maigre, L'oiseau charmant est de retour, Juste pour toi, Le lit froid, Mon âme est ailleurs, Un cauchemar diabolique, La fin du monde, Une cigarette solitaire, Paroles de mon amie la prostituée, Le deuil.../
On dit que les tires sont suggestifs, évocateurs, des apéritifs. Vous aurez remarqué en effet déjà certaines idées, en vases communicants : une sensualité, une ambiance exotique propice à la jouissance, le charme d'un corps nu qui ravit les hommes jusqu'à les rendre esclaves d'une perversion, des caresses déchaînant les passions les plus ardentes, un envoûtement brusque. Comme pour les poètes maudits, pour Najib Bendaoud la femme est en définitive une muse incontournable, ensorcelante et inspiratrice de nos bonheurs comme de nos malheurs.

Dans un article déjà publié, intitulé: "Najib Bendaoud, l'un des rares poètes inspirés d'aujourd'hui", j'ai décrit les dessous du langage poétique chez ce poète, en montrant qu’écrire pour lui ne consiste pas à décrire les passions humaines comme le ferait un poète ordinaire, c'est-à-dire en utilisant les mots de la langue. Il opère à l'inverse: on a l'impression que ce sont les passions humaines qui infléchissent en quelque sorte l'expansion sémantique du vers en détournant la langue de sa syntaxe conventionnelle pour instaurer le non-dit et les jeux de l'inconscient. Les dessous du langage poétique sont gérés par les images de style, les tropes. La poésie leur doit son originalité. En effet, pour juger le génie d’un poète il ne suffit pas de lire son œuvre ou le contexte où celle-ci s’inscrit. Il faut tester le style inscrit dans le langage.

Partant de ces postulats, Najib Bendaoud est (et le lecteur en sera persuadé) un poète innovant dans la lyrique féminine (poésie + musique), à deux niveaux de lecture indivis: d’abord sur le plan narratif, il s’attache à décrire en psychologue la sphère des sentiments dans leurs variétés les plus diverses et ensuite sur le plan discursif, où il expose en philosophe les états subjectifs et métaphysiques de l'être souffrant. Cette innovation, qui pour la plupart des poètes et écrivains réside dans le choix sélectif du vocabulaire, elle réside pour lui dans la maîtrise des tropes, cette langue dans et derrière la langue, responsable à mon avis du plaisir et de la délectation que provoque en nous la lecture de cette poésie.
Les tropes, comme l'on sait, constituent des écarts par rapport aux moyens habituels d'expressions. Le lecteur avisé se rendra compte en lisant ce recueil qu’une image de style permet à un mot de prendre une signification autre que son sens propre. Elle le modifie dans l'expression de la pensée et de la diction. Dans son principe, on dira qu’il y a trope, dans une partie de discours, lorsque l’expression qui advient ne renvoie pas à son sens habituel, mais à un autre, indiqué ou non par le terme approprié. Dans le cas où il y a doublé indication de sens, par le terme tropique et par le terme non tropique (comme dans "cette femme est une flamme", on dira que le trope est «in praesentia» ; et quand le terme tropique est seul à véhiculer l’information pertinente, comme dans "éteignez cette flamme, pour ne pas vous brûler", on dira que le trope est «in absentia».

Le foisonnement de figures de style dans le présent recueil est impressionnant et nécessite une étude beaucoup plus sérieuse et longue que cette préface. L’auteur y utilise avec maîtrise tous les registres stylistiques, comme l'analogie, la substitution, l'atténuation, l'opposition et la rupture. Il les utilise, tel un prestidigitateur, pour exprimer des pensées indicibles, pour adoucir là un mot, là-bas rendre elliptiques maintes émotions désagréables, en substituant ici des termes linguistiques secs par des sonorités et des mélodies que seule la musique peut interpréter, en opposant des passions pour les montrer dans leur nudité, effervescence et rupture, comme reflétées dans un miroir, pour incarner par mimétisme nos propres passions. 
Grâce aux tropes donc, les poèmes que vous allez lire s’adressent directement à nos sens, sans passer par le truchement des mots ordinaires, et c’est pourquoi je pense que Najib Bendaoud est, pour paraphraser Gaston Bachelard : «un poète qui a le pouvoir de déclencher directement le réveil de l’émotion poétique dans l’âme du lecteur».

J’ajouterais quant à moi que, par ce style si particulier des grands poètes, il réussit à réveiller comme par magie nos propres instincts poétiques, très souvent incontrôlés, parce que hédoniques. 
Un poète inspiré parce qu’amoureux de la Muse et inspirant parce que voyant et peintre de celle-ci.



1 comentario:

Najib Bendaoud dijo...

gracias amigo si Ahmed